Témoignage de Mohammed, qui nous écrit de Lille :
»
Nous vivons sans voiture depuis 2015, avec ma femme et mes deux filles (8 ans et 2 ans).
Au début c’était pour des raisons de santé, mais aujourd’hui c’est plutôt pour la cause climatique.
Quand j’habitais à Bordeaux (entre 2015 et 2020), j’ai été un adepte du vélo, l’autopartage (Citiz), la marche, le transport en commun, et ça a bien fonctionné !
Aujourd’hui nous habitons dans le nord à Valenciennes (depuis 2020), il manque des solutions d’autopartage, le transport en commun n’est pas bien desservi, mais je continue à résister et continuer à vivre sans voiture (Marche, Vélo, Tram, Train… le chariot pour les courses)
Malheureusement on se sens tout seul « socialement », car je suis le seul dans mon entourage qui vit sans voiture, les gens nous considère comme des pauvres, sachant que je suis Ingénieur en informatique et je gagne bien ma vie.
Quand je parle de la cause climatique, du vélo, de l’autopartage, … les gens trouvent ça bizarre, et on fini par d’être écarté.
Du coup j’ai décidé de ne plus en parler, de continuer à se faire plaisir et vivre avec un bilan carbone bas, c’est une fierté pour notre petite famille.
J’ai pensé à partager avec vous mon expérience, déjà pour ne pas me sentir seul sur cette aventure car je suis content de visiter votre site internet, et je me suis dit peut-être cela motivera d’autres personnes à suivre le même chemin.
»
Témoignage de Louise, qui nous écrit de Paris :
»
La quarantaine, citadine depuis toujours, je vis depuis 2004 sans voiture. Par choix et conscience écologique, j’ai cessé d’utiliser ma voiture mais surtout celles des autres.
Il y a toujours quelqu’un de votre entourage pour vous demander s’il peut venir vous chercher en voiture, à la gare par exemple. Même si ça part d’une bonne intention, il faut batailler dur pour faire comprendre à ses proches que l’on prefère les transports en commun ou la marche plutôt que de déplacer 2 tonnes pour une simple valise à porter.
Concrètement, quand je voyage je choisis toujours des destinations accessibles en transports en commun. Cela demande une organisation et de l’anticipation mais je ne me sens en aucun cas frustrée ou lésée parce que je dois voyager en transports en commun et parce que je ne vais pas faire des heures en voiture pour me rendre quelque part. C’est un choix de vie. Mais dans bien des cas, on se rend compte qu’il y a beaucoup de destinations qui sont accessibles avec un faible coût écologique et financier.
Par exemple, pour les courts trajets en ville, j’ai remarqué qu’en cas de problèmes de transports en commun, on peut toujours utiliser les vélos en libre service et aller à son rendez-vous sans trop de problème ou alors marcher si la distance le permet.
Si je pense à ma vie d’avant avec une voiture personnelle ça remonte à mes années d’études. A cette époque, j’avais une voiture et je l’utilisais surtout pour les longues distances mais parfois aussi quand je rentrais tard le soir.
En fait, pendant longtemps je pensais qu’il était indispensable d’avoir une voiture en milieu urbain tout simplement par peur qu’il m’arrive quelque chose ou dans l’éventualité d’un besoin de se déplacer d’urgence en voiture. J’avais des peurs et des croyances infondées et surtout je ne pensais jamais à l’impact écologique derrière que cela allait entraîner.
Avec le temps, j’ai appris à observer mes propres comportements vis à vis de la voiture. En fait, la voiture nous donne l’illusion d’être libre et que si jamais on avait une urgence ou un problème on pourrait utiliser notre voiture. C’est vrai en principe mais en pratique, personnellement, en milieu urbain, je ne me suis jamais retrouvée dans une situation sans alternative.
En fait, peu à peu, j’ai changé mes habitudes dans mes déplacements de tous les jours. J’ai découvert les alternatives à la voiture (bus, métro, marche, vélo,…) disponibles dans une grande ville où les transports ont le mérite d’exister et avec de grandes amplitudes horaires et un maillage important.
Je ne voulais plus dépendre de la voiture ni des autres. Cela m’a libéré et ça m’a apporté aussi beaucoup de bien être avec la marche à pied et le vélo.
Aujourd’hui, je ne me vois plus revenir en arrière. Mais je suis consciente que ce mode de vie et de déplacement ne peut malheureusement pas être accessible à tous et en cela je me dis que j’ai de la chance car ça devrait être une liberté à la portée de tous, et que chaque citoyen devrait avoir le droit d’en bénéficier.
«